Machine à déglacer
Un peu partout au Québec, le taillage de la bordure des patinoires intérieures pose un réel casse-tête aux municipalités propriétaires d’arénas. Effectuée habituellement à l’aide d’une tranche manuelle, l’opération cause d’importantes lésions musculo-squelettiques aux travailleurs qui y sont affectés.
À Shawinigan, le sens de l’innovation et la débrouillardise d’employés municipaux ont permis de mettre un frein aux bursites douloureuses et aux congés de maladie répétés. Aujourd’hui, le taillage de la glace est effectué avec un outil écologique, sécuritaire et efficace : la machine à déglacer les bandes de patinoires.
Inventée dans un garage municipal de la Ville de Shawinigan, la machine suscite un vif intérêt un peu partout en Mauricie et même à l’extérieur de la région. La CSST l’a d’ailleurs récompensée en lui décernant le prix Innovation en santé et sécurité au travail.
Avec, en tête, l’économie d’énergie, l’environnement, la sécurité et la facilité d’utilisation, les employés municipaux en sont venus à créer un équipement permettant d’arroser d’eau chaude pressurisée les bandes des patinoires afin de faire fondre la glace accumulée.
Le travail est précis, sans danger et ne demande qu’un minimum de force physique. De plus, puisqu’il fonctionne sans moteur, aucune émanation toxique n’est produite.
Mais par-dessous tout, l’objectif principal a été atteint : l’équipement permet de réduire considérablement les risques de blessures.
«Tous les employés affectés à la tranche développaient, à plus ou moins long terme, des problèmes d’articulations. Parfois, ces blessures pouvaient nécessiter une douloureuse intervention chirurgicale suivie d’une longue période de convalescence», explique le responsable des projets spéciaux à la Ville, Daniel Chauvette.
Les gains reliés à la mise au rancart de la tranche sont donc considérables.
«Les coûts de la machine à déglacer compensent largement pour l’atteinte à la santé d’un seul travailleur blessé ainsi que pour les pertes de temps reliés à de tels problèmes», soutient la responsable en santé et sécurité à la Ville, Diane Désaulniers.
Une innovation fabriquée à Shawinigan
Voyant l’intérêt suscité par la machine un peu partout au Québec, la Ville a autorisé un entrepreneur local, à la reproduire pour la vendre. En quelques semaines, une dizaine d’exemplaires ont été fabriqués, et on en retrouve maintenant dans les arénas de Joliette, Louiseville, Saint-Tite et Trois-Rivières (en essai). La Ville de Montréal a également acheté cinq machines pour ses arénas.
La Ville de Shawinigan est fière d’encourager l’innovation auprès de ses employés.
« À long terme, c’est un investissement qui en vaut la peine », considère le maire Michel Angers. «Nous souhaitons que nos entrepreneurs fassent preuve de créativité et qu’ils soient prêts à prendre des risques pour développer leur entreprise. À la Ville, ce sont également des valeurs que nous encourageons. »